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Son manager m’appelle il y a quelques années de cela pour me demander si ça m’intéresserait de composer quelques morceaux pour Robi, tendance plutôt rock. Elle a commencé à maquetter avec un guitariste mais elle cherche encore son son. Ça tombe bien, j’ai quelques idées ici et là. On s’était déjà croisé auparavant. On discute de l’univers qu’elle souhaite avoir et puis je me mets à la tâche. Je lui enregistre une dizaine de titres. Elle semble intéressée. Je pars en tournée, pour longtemps. Le temps passe…le temps lasse, peut-être ? Entre temps, elle a fait la rencontre d’un autre musicien, Jeff Hallam, bassiste comme moi, ingénieur du son, comme moi, mais c’est avec lui que l’histoire s’écrit (!) et qui débouche sur un très beau premier album. ‘L’hiver et la joie’, un disque rêche, dépouillé, avec une basse omniprésente qui claque et donne le ton, des synthés cradingues gravitant autour d’une boîte à rythme pas câline et une voix qui s’élève claire, soyeuse mais qui a du grain et de la fermeté pour raconter ses histoires.
Un autre appel. L’album va bientôt sortir et quelques dates de promo sont déjà programmées. Le bassiste, encore un autre, s’est malencontreusement cassé le poignet, serais-je intéressé de le suppléer ? Et je me retrouve au poste vaquant du bassiste pour assurer le lancement du disque. Il y a un temps pour tout, surtout pour celui qui sait attendre.